Voici un article de juin 2010 paru dans la revue belge du CARI : Abeilles et Cie. On y parle du :
Rucher familial
et communautaire de Bierne
Didier Rommel nous a présenté ce nouveau concept de rucher familial et communautaire développé par son association pour venir en aide aux apiculteurs confrontés à un problème de manque d’emplacements et/ou de moyens financiers et/ou d’environnement humain propice à la pratique de l’apiculture. Ces cas sont de plus en plus fréquents vu l’évolution de l’environnement agricole et urbain. Pour implanter le rucher, ils ont trouvé une zone publique « perdue » (entre plusieurs voiries et le chemin de fer) d’environ 1,6 ha comprenant une zone humide avec mare et roselière, une jeune zone boisée et une prairie. Plusieurs espèces protégées y ont été recensées. Ils y ont semé un mélange de 19 espèces mellifères et un mélange de trèfle en bordure des ruches. Le site est situé aux portes de Bergues. Il compte aujourd’hui dix ruches gérées par dix apiculteurs différents qui se sont engagés en signant une charte et qui paient leur cotisation de membre au syndicat.
Chaque apiculteur signataire se voit remettre une ruche peuplée Dadant 10 cadres complètement équipée avec plateau grillagé, trappe à pollen, grille à propolis, et un registre d’élevage. Tout ce matériel est mis à disposition par Apinord
Dunkerque mais reste sa propriété ainsi que les essaims quittant les ruches.
Le matériel consommable comme la cire gaufrée, le fil inox, le sirop, le candi et les produits vétérinaires sont à charge de l’apiculteur. Il en va de même des protections (gants, vareuses, combinaisons), de l’enfumoir et du petit matériel, mais ceux-ci peuvent être loués pour une somme modique à Apinord Dunkerque.
Le matériel d’extraction ainsi que les chaudières à cire sont mis gracieusement à la disposition des apiculteurs.
L’apiculteur signataire jouit de tous les produits de la (des) ruche(s) qu’il conduit, quelle que soit la quantité récoltée.
En signant la charte, l’apiculteur
s’engage à :
• entretenir la ruche mise à sa disposition ainsi que ses alentours immédiats afin d’éviter une détérioration précoce du matériel;
• élever la colonie mise à sa disposition selon de bonnes pratiques apicoles en privilégiant les mesures de prophylaxie individuelle et collective;
• n’utiliser que des traitements ayant obtenu une autorisation officielle (AMM) ou des traitements alternatifs reconnus (acides formique et oxalique, thymol...) pour lutter contre les parasites et maladies;
• respecter les prérogatives de la Direction des Services Vétérinaires en matière de santé des abeilles;
• signaler au bureau d’Apinord Dunkerque et à l’agent sanitaire du secteur toute anomalie ou tout comportement suspect de la (des) colonie(s) dont il a la charge;
• écouler sa production dans un cadre strictement familial ou relationnel proche et de ne pas en faire un commerce lucratif.
Tout est fait pour sensibiliser à la biodiversité et, dans ce cadre, l’apiculteur s’engage à n’utiliser aucun pesticide ni désherbant chimique sans un accord préalable et exceptionnel du bureau d’Apinord Dunkerque. Il privilégiera le désherbage manuel, mécanique ou thermique. Les ruches ne seront peintes qu’avec la peinture spéciale « Thermopeint ».
Nous avons pu constater que les apiculteurs du rucher travaillent ensemble dans un climat de partage et d’entraide. Leur entente s’appuie sur des valeurs de respect de l’environnement, de tolérance et de solidarité. Ils peuvent également se faire aider par des apiculteurs plus chevronnés, membres d’Apinord, et par leur agent sanitaire.
Il faut être motivé pour mettre en place un tel projet, recevoir les autorisations et trouver les petits financements nécessaires (subventions de l’Etat, de la Région, du département, des communes et des établissements publics ou privés). La lourdeur administrative est un frein important
à de telles initiatives qui s’inscrivent pourtant dans un cadre de développement durable tant sur le plan social qu’environnemental.
Les Ruchers d'Apinord
Revue du CARI "Abeille et Cie" publiée en juin 2010